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Xuan Chen
♌ Messages : 28 ♌ Crédits : AEROPLANE. ♌ Avatar : ADRIEN SAHORES. ♌ Date d'achat : 16/12/2011 ♌ Propriétaire : AEROPLANE. ♌ Marque déposée : PANTIN ARTICULE. ♌ Citation : « la petite mort »
si l’on me perd, sache que je serai la tienne et au creux de ses bras, la mort nous bercera. car si l’on me perd, c’est seulement pour rester la tienne et au creux de ses bras, la mort nous bercera.
| Sujet: i don't care for your fairytales ∞ birdy. Mer 21 Déc - 22:29 | |
| Le temps me semblait long. C'était comme écouter les battements interminables de cette horloge tapant au rythme des secondes un peu plus chaque jour. Molly était encore à cette heure ci sortie, certainement pour se rendre en cours, ou peut-être pas, je n'y prêtais que peu d'importance, ou du moins, autant que je le pouvais. Mais elle ne me confiait rien, moi la marionnette inanimée, posée sur sa commode en attendant que je ne sais par quel miracle, je finisse par disparaitre. Elle ne m'aimait pas, j'en étais presque certain, ou alors, elle le cachait avec perversité. Je m'étais toujours demandé si les humains pouvaient s'imaginer cela, leurs jouets grimpants un peu partout sur les affaires, discutant entre eux, s'échangeant autant de mots doux que d'insultes. Nous n'étions pas comme les humains, et pourtant, j'avais l'étrange sentiment que nous n'étions finalement pas si différent. Mais notre existence était mise sous silence, alors je me contentais de me taire. Assis sur le rebord de cette table de nuit peut-être un peu trop rose à mon gout, mon regard s'était perdu depuis de longues minutes dans le vide, fouillant le moindre recoin de flou que ma vision pouvait me donner. Peut-être devrais-je sauter ? Je n'en voyais pas bien l’intérêt. L’avantage lorsque l'on est humain, c'est la souffrance. Quoi qu'ils en disent et peu importe ce qu'ils en pensent, il était plus facile d'y mettre fin qu'il nous l'était donné. Oui, je souffrais, de l’intérieur, je n'étais pas heureux, peut-être parce que justement Molly n'était pas heureuse de m'avoir. Trop de regrets. Mes jambes se balancèrent sur ce fil invisible qui me séparait du vide. Si je sautais, je ne ferais que m'écraser, peut-être perdre un bras ou deux. Mais je ne sentirais pas la douleur, non, ou du moins pas aussi profonde que celle avec laquelle je m'étais habitué à vivre. A l'intérieur, tout à l'intérieur. Et puis il me manquait. Le regard dans le vide, je rêvais de lui, de l’incroyable aisance avec laquelle il arrivait à me faire sourire, à ce regard impénétrable ou même cette imposante cicatrice qui marquait son visage. J'aurais voulu lui demander d'où il la tenait, mais je ne pouvais pas, je ne pouvais plus. Alors, je me balançais, grimpant sur mes jambes pour longer la bordure de la table de nuit dans l'espoir qu'un coup de vent accélère un peu plus ma perte. Tel un funambule, tel un somnambule, les yeux fermés, un sourire se dessina sur mes lèvres alors que mon pied droit se posait devant son voisin, traçant une parfaite ligne droite. Lorsque finalement ils se rouvrirent, et alors qu'un rire enfantin tel ceux que l'on peut entendre dans les champs, en été, s'échappait de mes lèvres, je le vis. Lui et pas un autre, comme tout ce que j'avais pu espérer. Mon pied se perdit dans le néant en même temps que tout le reste de mon être, et violemment je rejoignais le sol. J'avais cette vilaine habitude de gémir pour un rien, et ce même ci je ne sentais aucune douleur physique. J'avais certainement un irrépressible besoin de m'exprimer, de partager ma souffrance. Mais cette fois ci, je ne gémis pas, non. Je m'étais contenté de le fixer, au loin, ayant bien trop peur qu'il ne me remarque. J'avais peur de son jugement. Peut-être ferait-il finalement demi-tour après avoir posé ses yeux sur moi ? J'étais debout maintenant, mes deux pieds à terre, une expression d'éternel innocent et les yeux pétillants, redécouvrant les moindres parcelles de son visage. Je tentais de faire un pas, mais reculais malgré moi. J'avais pris l'habitude de parler peu, et lorsqu'un son écorcha ma gorge, je tentais vainement de le ravaler, trouvant tout à fait étrange la résonance que ma voix pouvait avoir à cet instant. « Birdy ? » miaulais-je à son encontre. Je voulais tellement fort qu'il me remarque, que je n'en osais pas bouger. Mes joues rosirent et mon regard se vrilla presque immédiatement sur le sol. Ses yeux s'étaient posés sur moi, j'en étais certain. |
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