feat rhea.
Marre. Elle en avait marre. Cette étagère la rendait névrosée, elle n’en pouvait plus de ce contact stupide et désagréable. Dieu, mais eux aussi étaient vivants ! Quand donc les jouets pourront s’émanciper ? Jamais à en juger par ce foutu monde. Madame Sisi soupira fortement. Heureusement, les jours d’écoles avaient repris, fini le week-end, ce concept insupportable pour les jouets qui devaient alors rester immobiles durant deux jours en attendant le démarrage de la semaine de travail. Au petit matin, Molly et Andy étaient partis prendre le car, les parents étaient partis à leur tour, sacoche en main, à leur boulot, et ils pouvaient enfin tous reprendre vie. Lucia avait sauté de l’étagère sur laquelle on l’avait nonchalamment posée sans ne plus s’occuper d’elle. Elle avait bien besoin de se dégourdir les jambes. Elle lança des regards alentours, mais où était donc mademoiselle rose ? Et bien tant pis pour elle, elle n’aurait pas le privilège de la présence de la poupée de porcelaine à ses côtés. Hautaine, Sisi s’élança dans le couloir où l’activité était à son beau fixe au bas du sol. Elle avait véritablement besoin de faire un petit tour. Elle commençait la descente du vertigineux escalier en direction du salon où l’on entendait déjà les bruits de la télé qui avait été allumée. Elle regarda au bas : le chien avait du être enfermé dans la cuisine comme à l’accoutumée. Tant mieux. Mais, alors qu’elle descendait marche par marche avec une certaine difficulté, elle butait contre un foutu obstacle. Elle se retourna brusquement. Tiens donc. Rhea. Ça l’aurait étonné. Comment un petit pion d’échiquier insignifiant pouvait être aussi embêtant ?! Lucia se le demandait bien. Epoussetant sa robe blanche avec prétention, elle regarda de haut le petit jouet. « Qu’est-ce que tu fais encore dans mes pattes ? » lança-t-elle à la volée.